You are currently viewing Ça commence raide sur la Sunshine Coast Trail, BC (Partie 1)

Laurence C. est blogueuse-invitée chez Flytrippers. Voyez sa bio au bas de cet article.


Voyager c’est ben le fun, mais des fois c’est plus rough. Je voyage depuis un bon bout déjà, souvent grâce à des vols pas chers comme ceux que Flytrippers trouve. En Août 2016, en Colombie-Britannique, j’ai fait ma première randonnée seule, en traînant ma bouffe et en dormant sur un drap plié sur le sol des cabines.

Cru, authentique, intime, banal… ça commence raide pour un premier article, mais c’est en gros les pensées, mes pensées, que j’ai eues durant les 9 jours à marcher dans les bois sur la Sunshine Coast Trail… seule avec Mama Grizzly*. 

* Écriture très québécoise et familière

Jour 2 “Quand je marche, ça fait squitch. C’est pas grave, je marche et je suis bien.”

Partie 1: jours 0-4

Jour 0 (Cumberland, Vancouver Island, BC):

I feel like shit, shitty, shitty crap & shit. Les circonstances de la vie ont fait que je voyage seule depuis plusieurs semaines déjà, et la vérité est que je me plais bien. Je suis seule, mais je rencontre constamment de nouvelles personnes et je passe par-dessus de nombreuses craintes que je me suis développées avec la vie.

Ça y est: hitchhiking, couchsurfing, escalade… J’ai rencontré plein de gens et je suis jamais vraiment seule, mais au bout du compte, je suis quand même un peu seule. Surtout que depuis deux semaines déjà j’ai mal à la jambe et je fou rien. J’ai mon ordinateur, je vais dans les cafés et… j’ai une vie que j’ai au Québec, mais qui me coûte cher en Colombie-Britannique. I feel like crap. Pourquoi autant? Ah…. Je suis dans mes SPM (mmm syndrome pré-menstruel).

J’arrive pas à me décider sur rien. J’ai passé 45 minutes tantôt à choisir ce que j’allais prendre dans un café. Vraiment. Je suis rentrée, j’ai regardé le menu, je suis sortie, j’ai marché, je suis re-rentré, je suis ressortie, je suis restée plantée dans la rue, je me suis dit : JVEUT QUOI??? Je suis rentré, j’ai figé devant la serveuse: ‘I DON’T KNOW WHAT I WANT’.

Je veux marcher, c’est ça que je veux. Et pas loin, il y a la Sunshine Coast Trail. Pas besoin de tente, juste de la bouffe. Mais c’est pas raisonnable avec ma jambe (qui sait ce qu’elle a, elle fait juste mal quand je marche). Mélissa, la charmante femme qui me loge grâce à ce fameux couchsurfing m’a dit quelque chose que j’avais besoin d’entendre… ”Laurence, les limites, c’est toi qui te les mets dans ta tête”.

Jour 1: Powell River – Inland Lake

9h00: Je suis dans une voiture en direction du ferry avec la coiffeuse que j’ai rencontrée hier et sa fille. C’est sa fille qui conduit. Elle a les cheveux lichés sur la tête, elle a mon âge, on dirait qu’elle va assister à une classe de ballet. Elle en revient juste pas: je pars marcher seule… pendant au moins 6 jours… 100 km… moi, seule, avec les ours, les cougars, les hommes, les ”etc.”

Je voyage seule… une femme… j’ai pas peur?  « Mmm parfois ». Je leur dis ce que je vais manger: du pain, du beurre de peanut, de la confiture, du gruau, un concombre, un avocat. Un monde nous sépare. On se comprend pas, et c’est OK comme ça. Rien de mieux, juste différent.

Je prends le ferry pour Powell River. J’achète un peu plus de provisions, je roule du papier de toilette autour d’un vieux rouleau (ouep, j’ai fait ça) et j’essaie de trouver un moyen de me rendre au début de la trailhead. Une femme dans le stationnement de l’épicerie m’offre de me reconduire jusque-là. Décidément, tout s’aligne pour moi. Elle me parle des grizzlys de la région, « y’en a ici… ils se tiennent en dessous des lignes d’hydro! » (Bon, je vais essayer de pas trop marcher là!).

13h40: J’arrive et un couple commence aussi. Rapidement, je m’éloigne du couple. J’ai besoin d’air… et…. le moment arrive….. je feel bien. Les hormones de merde qui me faisaient feeler mal sont parties. Mon corps bouge, mon corps sue, je suis juste bien. Après m’être ‘pop‘ une ibuprofène, pu de douleur, juste de la li-ber-té.

Jour 1: Powell River à Inland Lake, Sunshine Coast trail.

16hrs: Aujourd’hui, j’ai eu comme 6 chocs électriques dans la jambe et …. j’ai pu mal! Estique, c’était pas une histoire de tendon ou de ligament, j’avais un nerf de coincé dans la jambe! Quoi faire si tu as une douleur aiguë à la jambe? Pars marcher 17 km (non… faites pas ça sauf si vous sentez que la vie vous aligne vers ça).

18hrs: Quand j’arrive à la première hutte, il y a un autre couple. Ils ont chacun leur bear spray sur la table à pique-nique. Ouin, ils sont prêts. Un peu avant que j’arrive, un ours grognait pas loin, là où le chemin passe…

Jour 2: Inland Lake – Fiddlehead Landing

AM: Le chemin est magnifique. Ça monte, ça descend. Les arbres sont immenses. Il y a un tapis vert sur les feuillus, sur les conifères et sur le sol. C’est luxuriant. Je suis complètement trempée. Il ne pleut pas, mais les arbustes sont dans le chemin et sont mouillés. Quand je marche, ça fait squitch. C’est pas grave, je marche et je suis bien.

PM: Je suis à la cabine, je suis en train de préparer mon souper, du gruau, quand un hélicoptère survient de nulle part, s’approche et comme à la James Bond, s’approche jusqu’à ce qu’il soit à notre hauteur (la hutte est dans les airs). Elle fait du surplace pendant 7 secondes, le temps qu’on capote nos vies (moi je suis là et je me dis… il va-tu sortir des mitraillettes et nous tuer?). L’hélicoptère doit être à 15 mètres de nous, les branches s’envolent, l’eau revole sur l’eau… What the hell? Et l’hélicoptère repart. Je suis crampée. Monde de fou!

Jour 2: Fiddlehead Landing

Jour 3: Fiddlehead Landing – TinHat Mountain

AM: Je suis partie et j’ai commencé à monter. Il y a 1100 mètres d’élévation entre mon point A et mon point B. Ça monte, ça monte, pis ça descend. WHY THE FUCK IS IT GOING DOWN? Parce que oui, je marche, mais je parle français et anglais; je pense en anglais et en français.

Je ne croise personne aujourd’hui. Il y a des champignons partout. J’aime le fait que je marche à mon rythme. S’il y avait quelqu’un avec moi, ça serait différent. Je voudrais être en avant en pensant que je dois aller plus vite, ou serais en arrière et me demanderais si je vais à mon rythme ou à celui de l’autre. (Je prends une grande bouffée d’air frais). Mon esprit va de gauche à droite; je pense trop.  

PM: Je prends une pause pour une barre-tendre. Je m’assois sur un arbre mort. Puis… j’entends du bruit pas trop loin de moi (60 mètres?). Quelque chose se déplace. Je pense à un ours. Je ne peux pas écouter plus longtemps anyway parce que j’ai un tambour dans les oreilles (mon coeur). Je fige. Je dois faire du bruit… Je dois faire du bruit… AHHHHH (stress)… Je fais quoi? Je me mets à chanter haut et fort…  « Jingle Bell, Jingle Bell, trala la la la (dans ma tête: achète-moi des bébelles) ». Je prends mon sac, je repars en marchant plus vite. Jingle Bell, sérieux Lau? T’avais rien de mieux en tête que ça à chanter?

Je sais pas s’il y avait réellement un ours, mais quand je suis arrivée approximativement là où j’avais entendu du bruit, il y avait un gros tas mauve (beaucoup de mures ici) sur le sol. I’m no expert, mais ça vient pas d’un lapin ni d’un chevreuil. Frais? Mmm c’était mou…

I’m no expert

Jour 4: TinHat Mountain-Elk Lake

AM: On va se le dire, depuis que je suis partie, la trail ne porte pas vraiment son nom de Sunshine Coast Trail… De temps à autre, les nuages se déplacent pour laisser place aux montagnes, c’est clairement très ressourçant.

Je me suis réveillée tôt et motivée. La descente est ardue, dans un sentier glissant et plein de racines. En marchant ce matin, ça me trotte dans la tête… je regrette d’être resté 1 mois à Squamish et de ne pas avoir marché la trail Garibaldi Panorama Ridge. Pas de place pour les regrets, c’est ÇA que je vais faire en finissant! Ça me fait sourire.

Ma motivation s’est un peu envolée toutefois quand j’ai eu marché 4 km et que ça indiquait que j’en avais marché un… Les petits oiseaux ils m’ont entendu dire quelque chose comme ”WHAT??!”. Puis, j’ai remis les pendules à l’heure. Pourquoi je suis ici?  Pour marcher. C’est pas pour me rendre au point B. Faque, Laurence, profite. On (je) a tendance à faire ça right? Penser à plus tard et oublier de profiter du moment présent.

Je marche à un bon rythme. Il y a un brouillard assez épais qui enveloppe les arbres. Il n’y a pas un son. Pu d’oiseaux. Je me vois marcher de haut, parmi les arbres immenses et dans les particules d’humidité.

« Tiens, c’est quand même épeurant quand tu y penses… »  « Tagueule Laue, penses-y pas ». En fait…c’est dont ben beau.

“Je me vois marcher de haut, parmi les arbres immenses et dans les particules d’humidité.”

PM: J’arrive en riant à la hutte. Je suis épuisée. Enfin! J’ai aussi eu le luxe de me faire un premier lavage de cheveux dans le lac. (Oui, y’était temps!)

Extrait de partie 2 à venir

« J’arrive à la hutte, toujours aussi satisfaite. Je décide de faire du lavage en écoutant le buzzzz des insectes et le ”plouc” des grenouilles. Je m’assois dans la chaise extérieure. J’ouvre le livre où chaque jour les gens écrivent leur journée. Je me rends rapidement compte que le COUPLE a continué et que je vais passer la nuit seule dans cette hutte. Mmmm, il y a comme une différence entre marcher seule, ne voir personne et dormir seule. » (Jour 7, partie 2)

Sommaire

Voilà la partie 1 de ma randonnée sur la Sunshine Coast Trail, ne manquez pas la suite sous peu!

Quelles ont été tes destinations préférées pour la randonnée?

Vous voulez voir nos rabais sur les billets d’avion?
Cliquez ici pour voir nos aubaines de vols à très bas prix
Vous voulez d’autres astuces et inspirations voyage?
Cliquez ici pour aller à la page principale du blog
Vous voulez voir toutes les astuces?
Cliquez ici pour aller à la page de la catégorie des astuces
Vous aimerez sûrement cet article:
Comment trouver l’hébergement à bas prix

Aidez-nous à faire connaître nos aubaines et nos conseils sur les voyages à bas prix en partageant cet article et surtout ajoutez Flytrippers à vos favoris pour nous permettre de vous aider à naviguer dans le monde des voyages à bas prix!

Divulgation publicitaire: Flytrippers reçoit des commissions sur les liens inclus dans cet article. Nous apprécions que vous utilisiez ceux-ci, surtout que cela ne vous coûte jamais plus cher, et nous vous remercions de nous encourager et nous permettre de continuer à trouver pour vous d’excellents deals et du contenu intéressant. Par souci de transparence, sachez que nous ne recommanderons JAMAIS un produit ou service dans lequel nous n’avons pas confiance ou que nous n’utilisons pas nous-même, puisque notre réputation et notre crédibilité vaut beaucoup plus que les commissions. Ce principe est une partie essentielle et non-négociable de tous nos partenariats: nous ne donnerons jamais à aucun tierce parti le moindre contrôle sur notre contenu. Pour plus de détails sur notre politique publicitaire, cliquez ici.

Partage cet article pour nous aider à aider le plus de gens à voyager plus pour moins:

Laurence

Un de mes amis m'a un jour rassuré: « Tsé, se faire traiter de bizarre ou étrange c’est certainement mieux que de se faire dire qu’on est “normal”». Merci Trev, je pense que je l’aime celle-là! Moi c’est Laurence. Je travaille comme infirmière en régions éloignées (du genre que je dois prendre l’avion, parfois l’hélicoptère ou faire beaucoup de route) auprès des Inuits, des Coasters et autres Québécois(es). Aussi, je voyage quand je peux, ce qui veut dire… beaucoup. Et tout est une question d’aventures. Ce sera donc le fil conducteur de mes articles, qui seront écrits sans artifice : sortir de ma zone de confort, apprendre, explorer…vivre des aventures… profiter de la vie… et se faire dire que je suis bizarre ou étrange parce que je vis intensément. Cheers!

Leave a Reply