You are currently viewing Mon entrevue avec le Québécois qui a gagné le marathon du pôle Nord

Une de mes connaissances est devenu le premier Canadien à gagner le marathon du pôle Nord aujourd’hui. J’avais jasé de tout ça avec lui avant son départ, parce que je trouve ça très intéressant. L’aspect physique et mental de courir un marathon au pôle Nord est évidemment tout un exploit en soi. Mais comme Flytrippers est un site de voyage, je voulais surtout parler de l’angle voyage.

Il y a quelques années, cet athlète amateur québécois a déjà couru 7 marathons en 7 jours… sur 7 continents (oui, oui 😱!) et même 10 marathons en 10 jours dans les 10 provinces!

Le pôle Nord, c’est presque aussi unique comme périple.

Voici les détails de son voyage recueillis pendant l’entrevue que j’ai faite avec lui avant qu’il parte sur sa plus récente aventure.

 

Contexte de son voyage au pôle Nord

J’ai rencontré mon compatriote trifluvien Patrick Charlebois il y a une dizaine d’années (tu l’as peut-être vu à Tout le monde en parle en 2017 après les 7 marathons en 7 jours sur 7 continents justement).

Il est conseiller en placement de profession, mais il est aussi un marathonien impressionnant et inspirant (et il donne des conférences aussi). Il a aussi terminé 1er au Volcano Marathon dans le désert de l’Atacama au Chili l’an passé, donc il n’est pas juste un figurant dans ces épreuves!

Patrick Charlebois (crédit photo: Patrick Charlebois)

 

Cette fois-ci, il a couru un marathon directement au pôle Nord.

Il l’a fait pour amasser des fonds pour une bonne cause, la recherche sur le cancer (en mémoire de 2 de ses amis décédés du cancer à 24 heures d’intervalle l’été dernier).

Tu peux d’ailleurs faire comme moi et faire un don sur le site officiel de la Société de recherche sur le cancer sous la campagne Lunettes Roses Italia (il a juste rejoint une campagne d’amis, l’argent va tout au même endroit) pour l’encourager lui ou la cause, si tu as les moyens. Tu vas recevoir un reçu d’impôt aussi.

(Je tiens à préciser que 100% des montants donnés vont à la charité, il ne finance pas son voyage avec ça!)

Mais aussi, ce marathon lui a permis de devenir le 2e canadien à courir un marathon au pôle Nord et le 2e canadien à avoir couru un marathon sur les 7 continents ET au pôle Nord (ça, ça s’appelle le Marathon Grand Slam Club). Comme mentionné, il est le 1er à gagner!

Réussir à être le premier à faire quoi que ce soit en 2023, c’est fascinant. Surtout quelque chose d’aussi intense!

 

Base du North Pole Marathon

L’épreuve unique au monde se nomme le North Pole Marathon.

Ça a lieu au pôle Nord géographique (au 90e parallèle), comme le nom l’indique. Ils utilisent «le marathon le plus cool au monde» comme énoncé marketing.

Logo de l’épreuve (crédit image: North Pole Marathon)

 

Le pôle Nord, c’est vraiment très isolé comme endroit. Un des plus isolés au monde même. C’est unique. C’est aussi intemporel dans un sens: au pôle Nord, l’heure est toutes les heures en même temps (tous les fuseaux horaires se rejoignent là).

Habituellement, le marathon a lieu en avril (pendant les 17 premières éditions). Habituellement, une piste d’atterrissage est érigée à la base russe de Barneo pour que tout le monde arrive en avion.

Depuis 2019, apparemment à cause du conflit avec l’Ukraine, cette piste n’est pas disponible. Donc aucun moyen d’y aller en avion.

Alors ça fait 5 ans que personne n’a pu faire le North Pole Marathon. Je vais parler de la course en tant que telle plus bas, après l’angle voyages.

 

Logistique voyage du North Pole Marathon 2023

Cette année, les organisateurs ont trouvé une solution originale pour relancer le marathon: les participants ont embarqué sur un bateau qui allait au pôle Nord.

Il n’y a que quelques navires brise-glace au monde qui sont capables de se rendre.

Vue à bord du bateau (crédit photo: Patrick Charlebois)

 

Quand j’ai lu ça au début, je m’imaginais l’expérience que j’ai toujours voulu faire en tant que voyageur de type assez aventurier, soit un périple vraiment unique dans un bateau cargo.

Ce n’est pas tout à fait ça.

Les participants du North Pole Marathon 2023 ont plutôt utilisé un bateau de croisière très luxueux conçu pour l’exploration polaire. C’est le Commandant Charcot, le premier navire d’exploration polaire hybride électrique propulsé au gaz naturel liquéfié. Il a été conçu pour minimiser l’impact environnemental de l’exploration polaire.

Commandant Charcot (crédit photo: Ponant)

 

Ce bateau de 160 passagers complété en 2021 est utilisé pour des croisières excessivement haut de gamme.

Par exemple, voici des prix pour des croisières variées sur ce navire, du croisiériste européen Ponant.

Prix des croisières sur le Commandant Charcot (crédit image: Ponant)

 

Bref, ce sont des expériences très exclusives.

Embarquer pour aller courir un marathon, c’est encore plus exclusif. Ils n’ont été que 12 à le faire cette année (ils sont habituellement beaucoup plus nombreux quand c’est par avion seulement).

Il y a des passagers «normaux» à bord aussi; les marathoniens se font simplement donner un lift!

À bord du bateau (crédit photo: Patrick Charlebois)

 

C’est la 1ère fois de l’Histoire que qui que ce soit se rend en bateau pour courir un marathon au pôle Nord géographique.

Patrick Charlebois a donc pris un vol Montréal-Paris suivi d’un vol Paris-Svalbard. J’ai oublié de lui demander, mais il a presque assurément utilisé notre astuce de la correspondance autonome pour économiser sur le prix des billets (parce que très peu de transporteurs aériens desservent Svalbard, un archipel norvégien très nordique)!

Il a ensuite embarqué sur le bateau de croisière et s’est rendu au pôle Nord après 5 jours de navigation.

Devant le bateau (crédit photo: Patrick Charlebois)

 

C’est quand même excessivement simple comme logistique ça pour lui. Il a connu bien pire en participant au World Marathon Challenge en 2017, soit 7 marathons en 7 jours sur 7 continents. Ça incluait donc l’Antarctique, le continent le plus difficile à visiter (qui était encore moins visité que maintenant il y a 6 ans). Il avait d’ailleurs terminé 4e à ce marathon-là.

Encore plus impressionnant: il avait fait 36 000 kilomètres en avion (22 000 milles) pendant ces 7 jours, sans même de siège-lit de classe affaires pour se reposer entre les 7 marathons. Apparemment, maintenant ceux qui font ça ont un peu plus de confort.

Parlant de logistique complexe, ses 10 marathons en 10 jours, c’était quelque chose. En faire 1 dans chaque province canadienne à chaque jour, c’est beaucoup de voyagement aussi. Il a même franchi la ligne d’arrivée du dernier marathon aux côtés du frère de Terry Fox, tout en amassant des fonds pour la Fondation Terry Fox.

 

Logistique de sa course (et ses réflexions sur les voyages)

Le fait de faire le marathon en août affecte grandement la course en tant que telle aussi. Au printemps, la calotte glaciaire est épaisse. En plein été… pas autant.

Pour ceux qui ne trippent pas autant sur la géographie que moi, je te rappelle que le pôle Nord n’est pas situé sur de la terre ferme (contrairement au pôle Sud), mais bien en plein océan Arctique. 

Vue peu après le départ (crédit photo: Patrick Charlebois)

 

La course est donc directement sur la calotte glaciaire de 6 à 12 pieds d’épaisseur. C’est tout ce qui séparait Patrick Charlebois des 12 000 pieds de profondeur de l’océan Arctique.

Plusieurs pensent que la température au pôle Nord est glaciale à l’année, mais elle n’est que de -5 à 0 degrés Celsius à la mi-août. Tu pourrais penser que c’est mieux que des grands froids pour courir un marathon, mais pas du tout.

Quand je lui ai parlé, il m’a dit que le froid aurait été bien mieux (il a couru un marathon dans le désert littéralement, alors clairement il peut s’arranger à n’importe quelle température haha).

Vue de l’océan (crédit photo: Patrick Charlebois)

 

C’est qu’il allait possiblement devoir courir dans de la slush (j’aime mieux le terme en bon québécois) à cause de la température. S’entraîner pour courir sur un océan slusheux, ce n’est pas très facile. Un sol instable, c’est plus demandant pour les chevilles et mollets. 

Une autre alternative était de même possiblement devoir faire le marathon au pôle Nord, mais directement sur le bateau stationné au pôle Nord. Ce n’était pas à exclure pour des raisons de sécurité.

Un projet aussi unique est évidemment grandement dépendant de la météo. C’est hors du contrôle de qui que ce soit.

Finalement, le marathon a bien eu lieu sur l’eau. Il faisait 3,9 degrés (-1 ressenti) donc il a dû porter une veste de flottaison tout le long, par mesure de sécurité au cas où la glace aurait brisé.

Équipe à l’œuvre pour des tests (crédit photo: Patrick Charlebois)

 

Le marathon a eu lieu aujourd’hui alors qu’il devait initialement avoir lieu le 18, alors j’en déduis qu’une fenêtre d’opportunité météo s’est ouverte et que les organisateurs se sont adaptés.

Le marathonien m’a justement dit qu’il allait s’adapter selon les conditions, il n’a pas le choix. La seule certitude c’était qu’il allait courir 42 kilomètres au pôle Nord. Le reste, ce ne sont que des détails.

Tout est comme ça dans la vie d’ailleurs. J’en tire une super leçon et tous les voyageurs devraient s’en inspirer. Go with the flow comme je dis toujours. Sois flexible. Arrête de capoter. Relaxe. 

Voyager sert à apprendre à s’ouvrir l’esprit, élargir ses horizons et devenir un meilleur humain. Ça inclut forcément d’apprendre à être meilleur pour ce qui est de vivre avec l’incertitude et l’inconnu évidemment. C’est possiblement même un des meilleurs réflexes possibles à développer.

Emplacement du marathon (crédit photo: Patrick Charlebois)

 

Franchement, moi je trouve ça incroyablement impressionnant de courir des marathons dans le désert d’Atacama et au pôle Nord tout court… mais encore davantage à 53 ans, ce qui est plus que mon âge (et pourtant je ne suis pas en forme comme ça malheureusement).

Donc j’aurais tendance à accorder une très grande valeur à ce que Patrick Charlebois dit, personnellement.

Et il tenait à ce que je mentionne qu’il encourage fortement tout le monde à voyager autant que possible. Il croit fermement que les voyages forment la jeunesse — et il est à peu près l’exemple le plus parfait que tout le monde peut être jeune.

Je lui ai demandé son approche des voyages pour terminer et il m’a dit qu’il voyage depuis des années. Les marathons sont un prétexte pour voyager parfois (il a complété les 6 majeurs mondiaux), mais il voyage juste pour voyager aussi. Il a 4 enfants et ils essayent de faire 2 gros voyages ensemble chaque année, en Europe par exemple. Il pense à peut-être aller en Afrique bientôt.

Parce que ce voyage-ci au pôle Nord, ce n’est pas un voyage normal: c’est vraiment juste pour aller courir le marathon!

 

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Sommaire

Le North Pole Marathon est une épreuve hors du commun au pôle Nord, un des endroits les plus isolés au monde. Et un athlète amateur québécois a remporté l’édition 2023 grâce à un périple épique sur un brise-glace, une expérience voyage incroyablement unique.

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Photo de couverture: En route vers le Pole Nord (crédit photo: Patrick Charlebois)

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Andrew D'Amours

Andrew est le cofondateur de Flytrippers. Il est passionné de voyages, mais aussi de l'industrie du voyage elle-même en tant qu'ancien consultant en gestion. Il partage son expérience et t'aide à économiser sur tes voyages. En tant que voyageur très économe, il adore trouver des bons deals et avoir des voyages gratuits grâce aux points de récompenses de voyage... pour l'aider à visiter chacun des pays du monde (compte actuel: 71/193 pays, 47/50 États Américains & 9/10 Provinces Canadiennes).

Cet article a 1 commentaire

  1. David Dumas

    Tout un exploit!! Ça doit revenir cher au km !! Bref, félicitations à M. Charlebois de vivre cette passion à travers le monde! Quel est son prochain défi de course? ;o))

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