Charlotte est blogueuse-invitée chez Flytrippers. Suivez-la sur Instagram @charlo0otte324 et @cbdphotographie et lisez sa bio au bas de cette page.
Le weekend du 19 au 21 octobre dernier, j’étais au Salon International Tourisme Voyages en compagnie de mes partenaires d’Ethiopian Airlines et de Mon Pays Tours pour faire découvrir ce merveilleux pays qu’est l’Éthiopie à tous les voyageurs du Québec. J’y ai d’ailleurs croisé nos amis de Flytrippers à la recherche de nouvelles collaborations pour leur site de vols à rabais. Ils travaillent fort pour vous, ces gars-là! 😉
Bref, si vous êtes passés par le Salon, vous m’avez peut-être aperçue, les étoiles dans les yeux, vantant ma nouvelle destination favorite. C’est qu’en fait, au cours de l’année dernière, j’ai eu l’immense privilège d’accompagner un réalisateur dans la production de son documentaire sur l’Éthiopie pour les Grands Explorateurs. Nous avons quitté en classe affaire -ma première expérience VIP aérienne.
Bon sens que ça faisait changement de mes courtes nuits interrompues en classe économique; le cou tordu et les genoux enfoncés dans le banc d’en avant!- pour le berceau de l’humanité. En effet, c’est dans la corne de l’Afrique que le tout premier squelette humain a été découvert, vieux de 3,2 millions d’années. Vous pouvez donc imaginer le lot d’histoire et de culture que ce pays a à offrir.
Le voyage
Nous avions un itinéraire extrêmement chargé devant nous et j’avais le mandat d’assurer la couverture photographique de tous les sujets abordés dans le documentaire. De la photographie des paysages, aux portraits, en passant par la photo animalière et culinaire; rien ne devait échapper à mon radar.
Nous sommes d’abord arrivés en ville, à Addis Abeba, et contrairement à mon habitude, il n’était pas possible de faire du pouce sur le bord de l’autoroute pour espérer être amenés, avec les locaux, dans un village voisin. Nous ne pouvions pas non plus nous insérer dans un bus bondé pour passer d’un endroit à l’autre.
Non. Ici, la majorité des véhicules que l’on croise sur les routes est constituée de camions de marchandise qui passent d’Addis au port du Djibouti (on les appelle d’ailleurs les “Red terrorists” car ils font bien des victimes sur les routes!) et nos chances étaient donc beaucoup plus élevées de nous rendre à bon port à dos de dromadaire que de croiser une voiture sur ces grandes routes de terre battue sans adresse.
L’option la plus logique, dans l’optique où l’on devait couvrir le territoire presqu’entier du pays, était d’être accompagnés d’un chauffeur qui allait du même coup faire office d’interprète et de guide. Je sais bien que les voyageurs sac-à-dos de ce monde -moi-même, ici présente- refusent normalement de prendre cette avenue, mais à ce moment-là, ce n’était pas une question de choix: c’était une nécessité…
Il ne s’agit pas d’être un voyageur d’expérience. Ici, il n’y a pas de quoi changer des freins usés sur une voiture datant des années ‘70. En fait, il n’y a tout simplement pas de freins de rechange à disposition dans le pays entier. On fait avec ce que l’on a jusqu’à ce que l’objet en décide autrement…
Disons simplement qu’en Éthiopie, on apprend à conduire un âne, pas une voiture… Vaut donc mieux prévenir que guérir et accepter d’être accompagnés.
Toujours est-il que nous avions des milliers de kilomètres à parcourir sur les routes abruptes du pays et que notre premier arrêt était au sud: là où les ethnies les plus préservées d’Afrique vivent encore à l’abri des technologies, des quartiers bétonnés et des cafés Starbucks à 8$. Entre plusieurs autres peuples fascinants, les Mursis et leurs femmes-plateau acceptent d’accueillir quelques touristes dans leur village en échange de cadeaux ou de quelques birr (monnaie éthiopienne).
Eh oui! Déjà, ils ont compris les bénéfices du tourisme et ne passent pas à côté d’une telle opportunité. Ils ne donnent toutefois pas une performance romancée de leur réalité. Si l’on prend moindrement le temps de s’intégrer, on peut véritablement observer leurs comportements singuliers, entendre leurs chants, danser avec eux, goûter leur cuisine et s’imprégner d’une culture tout à fait incomparable au reste du monde.
On raconte que les disques labiaux étaient autrefois imposés aux femmes afin de dissuader les envahisseurs de les enlever pour les soumettre à l’esclavagisme. À l’époque, ils servaient à les enlaidir, mais avec le temps, ils sont devenus un signe de classe plus élevée et de respect. En plus de ces plateaux colorés, les villageois sont décorés de scarifications (incisions dans la peau pour former des cicatrices aux motifs esthétiques), de maquillages et de nombreux bijoux faits de coquillages, d’ossements et de balles de kalachnikov (fusils d’assault portés très répandus en Éthiopie pour protéger des ennemis, tout autant que des animaux sauvages), toujours dans le but de convoiter le sexe opposé et d’ainsi assurer la survie de leur peuple.
Si vous ne l’aviez pas encore déduit, l’Éthiopie est une destination pour voyageurs aguerris. Oui, il est possible de dormir dans des hôtels de luxe en Afrique de l’est, mais la définition de 5 étoiles n’est définitivement pas la même qu’en occident. Les lits sont d’un confort incomparable. Ça, je vous l’assure, mais n’allez pas croire que si le pays manque d’eau, vous serez les premiers servis.
Votre douche sera conditionnelle à la survie du village, alors vaut mieux opter pour la version locale du confort: Le million stars hotel. Si vous ne connaissiez pas cette expression, le meilleur moyen de la découvrir est de dormir à l’air libre, sur l’un de ces petits lits de camps tressés à la main. Sans l’ombre d’une pollution lumineuse, il est possible d’observer la voie lactée dans toute sa splendeur. Jamais je n’ai vu autant d’étoiles! Une expérience marquante dans ma jeune carrière de voyageuse.
Je pourrais faire un article complet sur le sud de l’Éthiopie et sa culture d’une richesse inégalable, mais tout comme mon voyage, je souhaite vous faire goûter un peu à toutes les merveilles de ce pays pour vous convaincre de vous y tremper entièrement par la suite. Transportons-nous donc maintenant tout à l’est, en route vers le nord: dans le désert de Danakil. Là-bas, on retrouve les températures les plus arides de la planète, s’élevant parfois à près de 60 degrés celsius, ce qui en fait un endroit encore intouché et parfois même intouchable!
Cette région est habitée par le peuple des Afars dont les hommes travaillent sans broncher dans des conditions surhumaines à extraire le sel d’un désert de 52 879 km² et de 2 000 m de profondeur: Une ressource absolument inépuisable. Ils chargent le dos de centaines de chameaux avec ces briques de sel parfaitement taillées et ces-derniers parcourent ensuite des centaines de kilomètres jusqu’au marché de Mekele où le sel sera exporté.
Une parade impressionnante à voir défiler au coucher du soleil, sur le lac Karoum. J’étais là, à photographier la silhouette de ces impressionnants animaux si résilients, et derrière moi chantait Usain, le chef du village de Berhale, pour honorer sa terre dont il est si fier. Il était accroupi et flattait de sa main droite le sel si précieux de son désert, accompagné de ses deux gardes armés, car à l’époque, la tension entre l’Éthiopie et l’Érythrée était palpable dans cette région.
Depuis, toutefois, le peuple a élu un nouveau gouvernement qui est parvenu à faire la paix avec les pays avoisinants, en plus d’intégrer au pouvoir une proportion de 50% de femmes et de prendre sous son aile les personnes en situation d’itinérance. Il est comme le Barack Obama de l’Éthiopie: Un réel miracle pour son peuple. Pour tous ceux qui doutaient de la sécurité d’y voyager, sachez qu’il n’a jamais été aussi sûr d’y mettre les pieds!
Puis, à quelques pas de cette “mine d’or blanc”, se trouve une gigantesque palette d’aquarelle multicolore: Le Dallol. Puisqu’il est considéré comme l’un des endroits les plus reculés du monde, il est possible d’y observer en toute tranquillité des formations salines, des lacs acides et des geysers de soufre sans croiser un être humain sur des kilomètres.
C’est un véritable spectacle pour les yeux; un cadeau de la nature! En s’y arrêtant un instant, on peut entendre le centre de la terre gronder, car en effet, non loin de là, bouillonne encore le volcan Erta Ale. Il est d’ailleurs possible de s’approcher de son cratère lors d’une randonnée de nuit pour y voir briller la lave active tout au centre, et même de dormir à quelques mètres de là, sous un nuage de soufre plus ou moins sécuritaire. Je ne vous cacherai pas que je me suis réveillée quelques fois en toussant fortement, cette nuit-là, mais nul autre endroit au monde ne permet un accès aussi exclusif à un volcan actif, alors… “Il faut c’qu’il faut!”
Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’Éthiopie offre des terres arides d’une chaleur accablante tout autant que des montagnes verdoyantes et une faune extrêmement riche. En effet, en poursuivant notre route vers le nord, nous nous sommes arrêtés au Parc national du Mont Balé pour y observer les quelques animaux sauvages n’ayant pas encore été déportés vers le Kenya et la Tanzanie pour leurs circuits touristiques.
Là-bas, on a accès à un réel safari, mais en toute exclusivité. En s’approchant tranquillement et silencieusement, on peut entre autres y observer des phacochères (Oui! Oui! Comme dans Le Roi Lion.), des oiseaux exceptionnels, des antilopes de toutes sortes, des babouins par milliers et, avec un peu de chance, l’un des 500 derniers loups d’Abyssinie encore vivants. Comme ils ne sont ni en captivité, ni apprivoisés, c’est une réelle chasse qu’il faut envisager pour tomber face à face avec de tels animaux sauvages, mais avec un peu de patience et beaucoup de douceur, il est possible de faire des découvertes comme nulle part ailleurs dans le monde.
Sans compter nos nombreux autres arrêts sur la route: le chaotique marché de khat d’Harar (Le khat est un arbuste dont les Éthiopiens mâchent les feuilles pour obtenir des effets euphorisants comparables aux amphétamines.), les villages de réfugiés sud-soudanais, les embouteillages de dromadaires (parfois comparables à ceux de Montréal, mais en définitivement plus divertissants), les sites archéologiques historiques et les centaines de rencontres privilégiées, au bout d’une longue route accidentée, nous avons finalement atteint la mythique ville de Lalibela.
Perchée à près de 3 000 mètres d’altitude, cette cité monastique abrite 11 églises monolithiques creusées dans le roc à des dizaines de mètres de profondeur et en un seul bloc. (“Bon sens! Mais qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire tout ça?” Eh bien, ça veut dire que ces églises sont littéralement sous-terraines; sculptées à même la montagne. Oui! Oui!)
Les chrétiens viennent de partout en Afrique et dans le monde pour arpenter les tunnels qui les relient entre elles dans un parcours tentant de suivre la forme du corps du Christ. Nous avons eu la chance de visiter Lalibela à sa période la plus festive de l’année: Timqet (l’Épiphanie), durant laquelle des milliers de païens se rassemblent, vêtus de leurs plus beaux habits blancs, pour chanter et danser pendant deux jours et deux nuits entières, en l’honneur du baptême de Jésus.
Ne vous en faites pas. Je n’entrerai pas dans les détails religieux, mais où je veux en venir, c’est au fait que la mi-janvier est définitivement une période exceptionnelle pour vivre une expérience immersive complète dans cette région du pays. Les croyants sont si passionnés par la fête qu’ils en oublient notre présence et nous permettent de ne faire qu’un avec leur culture.
Sommaire
Je pourrais vous étaler encore sur de longs paragraphes toute la beauté et la richesse de l’Éthiopie, car une partie de mon coeur y est définitivement restée. J’ai été charmée dès les premiers regards échangés avec des enfants et jusqu’aux derniers paysages vus des airs, lors de mon départ. L’Éthiopie a tout à offrir: une faune unique, des déserts arides, des grands lacs, des montagnes couvertes de forêts verdoyantes, des peuples aux cultures extrêmement riches et diversifiées… Un peu de tout pour plaire à tous!… À tous les voyageurs qui n’ont pas froid aux yeux, évidemment, et qui cherchent à vivre une expérience comparable à rien d’autre au monde.
Pour en découvrir d’avantage sur cette destination unique, joignez-vous à l’équipe des Grands explorateurs et moi pour la première du documentaire-conférence Éthiopie, le pays où on a arrêté l’horloge jeudi le 15 novembre prochain, à 19h, au Cinéma de Beloeil. Réservez votre place juste ICI; elles sont très limitées. Et puis, pour voir de vos yeux toutes ces merveilles, faites appel à mes amis de Mon Pays Tours, basés directement à Addis Abeba, pour vous aider à planifier l’aventure de votre vie!
Pour plus de photos de mes aventures, suivez moi sur mes comptes Instagram personnel @charlo0otte324 et professionnel @cbdphotographie, ou sur ma page Facebook @CBD Photographie.
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Bravo Charlotte, ça donne le gout de découvrir ce coin du monde méconnu! Ton reportage est très bien écrit. Et qui est donc ce réalisateur que tu as accompagné en Éthiopie.
Félicitations Charlotte pour la qualité de tes photos et celle de ton texte. Très bel article. Bravo!.
Félicitations Charlotte pour la qualité des photos comme celui de ton texte. On en a besoin de d’autres comme les tiens. Bravo.
Brigitte
Merci beaucoup Brigitte 🙂