Comme tu peux le constater grâce à la vue de l’espace aérien ci-dessus, de nombreux avions volent encore chaque jour aux États-Unis à tout moment (cette vue a été prise à 15h lundi). Mais en termes de nombre de passagers qui volent, à quel point la situation aux États-Unis est-elle différente de celle du Canada? Une chose est sûre: les voyageurs sont en croissance aux États-Unis et le chiffre de ce dimanche était le plus élevé depuis mars.
On a partagé les statistiques sur le nombre de personnes qui voyageaient au Canada il y a environ un mois, et puisque nous allons faire une mise à jour demain, c’est le moment idéal de regarder le nombre de personnes voyageant aux États-Unis afin de comparer les deux pays dans notre article de demain (inscris-toi à notre infolettre gratuite pour obtenir tout notre contenu directement).
Statistiques de la TSA
Les données qu’on a, c’est le nombre quotidien de voyageurs qui passent au contrôle de sécurité. En d’autres mots: le nombre de passagers au départ* des aéroports américains, tout comme les statistiques que l’ACSTA nous a données concernant les départs du Canada.
Contrairement au Canada, on ne dispose que d’un seul type de données au lieu de deux, car l’agence des frontières américaines ne divulgue pas le nombre de personnes entrant dans leur pays (si seulement notre agence canadienne chargée de défendre les droits des passagers se comparait également favorablement à celle des États-Unis).
Voici les chiffres de la TSA pour les 7 derniers jours:
Si tu te souviens bien, au début avril, au Canada c’était une baisse de 97%.
Mais même si une baisse de 94% n’est pas une aussi grande baisse aux États-Unis en pourcentage, la baisse de 97% du Canada c’était il y a environ un mois. Un mois avant ça, des millions de personnes volaient à chaque jour en Amérique du Nord, donc on sait comment un mois peut faire toute une différence en ces temps sans précédent du coronavirus.
La vraie comparaison valable sera celle de ces chiffres américains avec ceux mis à jour au Canada que nous publierons demain matin (abonne-toi gratuitement).
Mais oui, si on recule de quelques semaines, les chiffres américains ont effectivement augmenté un peu et le nombre de voyageurs est légèrement à la hausse.
Regardons les chiffres américains pour la même période de 7 jours qu’on avait regardée au Canada, pour faire la comparaison à ce moment-là:
Au lieu d’une baisse de 97%, les États-Unis avaient une baisse de 95%. Demain on va voir si l’écart s’est agrandi un mois plus tard ou si cette même hausse subtile du nombre de passagers a eu lieu au Canada aussi.
Alors ce n’est pas comme si les chiffres de passagers aux États-Unis étaient redevenus proches de ceux de l’an dernier. Mais passer d’une baisse de 95% à une baisse de 94% est une plus grande différence que ça en a l’air. Du début avril au début mai, la croissance était 22% plus élevée qu’elle ne l’était en 2019.
Autrement dit, les chiffres de passagers du début avril étaient seulement 4,9% du total de l’an passé alors que maintenant c’est 6, ce qui est un écart de 22% (voir nouvel infographique de comparaison pour les détails).
C’est quand même une baisse incroyable comparativement à 2019, mais ça augmente. Malgré cela, c’est quand même fou de voir à quel point ces chiffres sont bas, même si ce n’est évidemment pas surprenant.
La TSA a confirmé que ces jours à moins de 100 000 passagers, c’est un record jamais vu depuis les années 1950. Ça fait tellement longtemps que c’était avant même l’ère des avions à réaction: en aviation, ces années représentent une toute autre époque; le « jet age » («l’ère du jet») ayant commencé à la fin des années 50 seulement!!!
*Garde à l’esprit que les chiffres de la TSA incluent également tous les passagers arrivant de l’international qui ont une correspondance à un autre vol, car les États-Unis n’autorisent pas les transits « stériles » (il faut passer par la sécurité en arrivant de l’étranger, sauf depuis les aéroports avec pré-dédouanement comme la plupart au Canada).
Carte de l’espace aérien américain
Ceci étant dit, il y a encore un nombre impressionnant d’avions volant toujours aux États-Unis, encore plus qu’au Canada.
Revoici une capture d’écran de l’espace aérien à 17h lundi soir:
Juste pour être clair: ce n’est pas un montage de tous les avions qui ont volé hier ni rien du genre. Ce sont tous les avions qui étaient en vol à 17h lundi précisément.
Tel que mentionné dans notre premier article, on pourrait facilement se questionner à savoir si quelqu’un a dit aux Américains qu’il y avait présentement une pandémie en cours. Mais comme on vient de le voir, ce n’est pas vraiment que la baisse des passagers est moindre aux États-Unis qu’au Canada.
Quelle est donc l’explication pour tous ces avions?
Et bien, l’un des plus importantes est que la plupart des avions sont presque vides.
Pourquoi? Les compagnies aériennes américaines ont obtenu un «bailout» (un plan de sauvetage) de 25 milliards de dollars (dans le «CARES Act». Maintenant bien sûr les compagnies aériennes canadiennes veulent la même chose et disent que les contribuables canadiens n’ont pas le choix de leur donner une aide directe car les compagnies américaines l’ont eu.
C’est drôle qu’en même temps nos compagnies canadiennes disent qu’elles n’ont pas besoin de donner des remboursement même si les compagnies américaines les donnent. C’est comme si le principe ne fonctionnait que quand ça fait leur affaire.
Bref, dans leur sauvetage, en plus d’émettre des actions aux contribuables américains, les compagnies aériennes américaines ont dû accepter de ne pas mettre à pied d’employés. Ça a du sens.
Par contre, le gouvernement américain a ajouté une autre condition: les compagnies aériennes doivent maintenir un certain niveau de service dans chaque ville qu’elles desservent. Donc, si la ville recevait des vols au moins 5 jours par semaine, la compagnie aérienne doit offrir au moins un vol quotidien 5 jours par semaine.
La logique derrière ça a du sens: si les compagnies aériennes coupaient les liaisons les moins rentables parmi toutes les liaisons maintenant non-rentables, pratiquement toutes les petites villes des États-Unis perdraient certainement tout service aérien. Et certaines personnes ont encore besoin de voler pour des raisons essentielles.
Le problème est que les centaines de petites villes ont plusieurs vols quotidiens sur chaque compagnie aérienne. Prenons donc l’aéroport de Fresno, en Californie (FAT), et supposons que leurs vols Delta quotidiens vers Salt Lake City, dans l’Utah (SLC) étaient 3 fois par jour. Delta est obligé de maintenir un service quotidien, alors ils peuvent couper 2 des 3 vols. Alors ils réduisent la capacité de 66%. Mais le nombre de passagers est en baisse de 94% (ce qui est un chiffre 42% plus élevé).
Et presque toutes les grandes compagnies aériennes desservent toutes les petites villes avec au moins une destination (Fresno a donc toujours un vol quotidien sur Delta, un sur United, un sur American et un sur Alaska au moins). Sans parler des compagnies low-cost et ultra low-cost. Ainsi, avec chaque compagnie aérienne devant assurer un service dans chaque ville, il y a encore beaucoup trop d’avions pour répondre à la demande.
C’est ce qu’on peut voir sur cette carte de l’espace aérien.
Les compagnies aériennes américaines ont tenté d’offrir une alternative raisonnable qui atteint le même objectif de maintenir la connectivité de chaque ville et qui sauverait de l’argent aux contribuables. Elles proposent qu’une seule d’entre elles continue de désservir un vol quotidien vers chaque ville au lieu que toutes les compagnies aient à le faire. Ce serait beaucoup plus efficace et rentable ainsi.
(Oui, les compagnies aériennes qui sont habituellement de grandes rivales souhaitent travailler ensemble! C’est vraiment le monde à l’envers cette pandémie de coronavirus.)
Mais pour l’instant, le gouvernement américain refuse… et donc il y a beaucoup beaucoup d’avions, pour la plupart vides, sillonnant les États-Unis.
On aimerait bien savoir si tu crois que les compagnies aériennes canadiennes devraient également obtenir un sauvetage de cette envergure (et si l’octroi des remboursements auxquels les voyageurs ont droit devrait être une condition non négociable), mais au moins notre propre sauvetage canadien n’incluera presque certainement pas de faire en sorte que des avions volent inutilement.
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Sommaire
Comparativement à l’an dernier, le nombre de passagers est évidemment dratiquement en baisse aux États-Unis aussi. Mais ils augmentent depuis quelques semaines, même si c’est encore une baisse incroyable de 94%. Reviens demain pour voir les plus récents chiffres au Canada.
Que penses-tu de ces chiffres? Dis-le-nous dans les commentaires ci-dessous.
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Photo de couverture: espace aérien américain lundi le 4 mai à 17h (crédit photo: FlightRadar24)
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