Le 5 janvier dernier, un avion a perdu un panneau de fuselage qui recouvrait une porte d’urgence non-utilisée. C’est arrivé en plein vol, mais heureusement sans blessures majeures. L’appareil impliqué est une variante du Boeing 737 MAX, un modèle d’avion qui avait déjà été cloué au sol par le passé pour un problème plus majeur (mais non-relié).
Je vais aussi te partager un article sur comment connaître le type d’avion qui opère ton vol dans un article séparé bientôt.
Voici ce que tu dois savoir sur l’incident du Boeing 737 MAX 9.
Survol de l’incident du Boeing 737 MAX 9
Voici la base de ce qui est arrivé:
- Un incident est survenu le 5 janvier au-dessus de l’Oregon
- Sur un Boeing 737 MAX 9 de Alaska Airlines
- Un panneau de fuselage s’est détaché en vol
- Ce panneau sert à boucher une porte d’urgence inutilisée
- L’avion a atterri normalement
- Il y a eu juste 3 blessés mineurs
- Le modèle a été cloué au sol par les autorités américaines
Pour te mettre en contexte, il y a près de 30 000 appareils commerciaux en opération dans le monde et seulement 215 d’entre eux sont des Boeing 737 MAX 9.
Le fait que personne ne comprend les modèles d’avion, c’est un gros running gag pour nous dans le monde de l’aviation.
Alors voici quelques précisions additionnelles:
- Il y a 1400+ Boeing 737 MAX en service
- 215 sont des Boeing 737 MAX 9 (c’est ceux-là qui sont impliqués)
- Certains des 215 n’ont pas ce panneau (pas affectés)
- Les 1200+ autres sont des 737 MAX 8 (pas affectés)
- Il y a 10 000+ Boeing 737 qui n’ont pas le mot MAX dans le nom
- 100% de ceux-ci n’ont rien à voir avec le Boeing 737 MAX
- Ce sont des modèles d’avion complètement différents et distincts
- Ils ne sont donc pas affectés non plus
Aucun des transporteurs aériens canadiens n’opère de Boeing 737 MAX 9. Par contre, les 2 plus gros opérateurs se trouvent juste au sud, aux États-Unis: United Airlines et Alaska Airlines. Heureusement, cet appareil représente une assez petite partie de leurs flottes de jets (étant un modèle très récent).
Voici l’impact pour les voyageurs:
- L’avion est cloué au sol temporairement aux États-Unis
- Les opérateurs de Boeing 737 MAX 9 ont dû annuler plusieurs vols
- Les vols annulés ou modifiés ont donné droit à un remboursement gratuit
- Les avions vont tous être inspectés (et réparés si besoin)
- L’enquête va être complétée pour s’assurer que c’est sécuritaire
Sache que l’aviation commerciale reste le moyen de transport le plus sécuritaire (et de loin). Chaque incident, même le plus mineur, est évalué de façon extrêmement sérieuse par les experts. Des procédures, recommandations et nouveaux systèmes vont, par la suite, être mis en place afin d’éviter qu’un incident ne se reproduise.
Finalement, voici ce qu’on sait de la cause de l’incident à ce stade-ci:
- L’enquête tend à démontrer que des boulons auraient été mal vissés (ou pas installés du tout)
- Boeing a admis son erreur relative à l’assemblage
Voici plus d’informations.
Détails du vol Alaska Airlines 1282
Le vol Alaska Airlines 1282 avait lieu le vendredi 5 janvier 2024 en soirée entre Portland, Oregon (PDX) et Ontario, Californie (ONT).
Celui-ci était opéré par un Boeing 737 MAX 9 quasiment flambant neuf, livré en octobre 2023 et entré en service en novembre. L’appareil avait effectué 145 vols depuis.
Environ 7 minutes après le décollage, à 16 000 pieds d’altitude, le panneau de fuselage qui bouche une porte d’urgence non-utilisée a sauté. Ça a causé une décompression accidentelle de l’appareil et laissé un trou dans le fuselage.
Il y a eu 3 blessés mineurs. Des objets ont été aspirés par le trou dans le fuselage, comme le chandail que portait un passager et des téléphones mobiles. Fait inusité, au moins un téléphone a apparemment survécu, même si ça brise quand tu l’échappes de moins de 1 mètre de haut.
L’avion est ensuite retourné à Portland et a atterri normalement.
Réactions à l’incident du Boeing 737 MAX 9
De son propre gré, Alaska Airlines a immédiatement cloué au sol tous ses Boeing 737 MAX 9 le temps de faire des inspections.
La FAA (Federal Aviation Administration) des États-Unis a ensuite officiellement interdit de vol tous les autres appareils de ce modèle. Ça inclut les flottes américaines, mais aussi ça empêche les transporteurs aériens étrangers d’utiliser le modèle pour des vols vers les États-Unis.
Les autorités européennes et brésiliennes ont fait la même chose. Ça ne veut pas nécessairement dire que tous les 737 MAX 9 en opération ailleurs dans le monde ont aussi été cloués au sol, mais ça semble être le cas.
Panneau à l’origine de l’incident du Boeing 737 MAX 9
Le panneau en question est appelé un bouchon (door plug dans la langue universelle de l’aviation). C’est un panneau qui remplace une sortie d’urgence optionnelle. Celle du Boeing 737 MAX 9 est près de l’arrière de la cabine.
En d’autres mots, l’avion est conçu pour pouvoir avoir une sortie d’urgence additionnelle parce qu’elle peut être exigée si le transporteur aérien choisit une configuration de sièges plus dense qui nécessite plus de sorties pour des évacuations sécuritaires.
C’est relativement commun mais tu pourrais ne pas l’avoir remarqué parce que de l’intérieur, ça a l’air d’un hublot bien normal mais de l’extérieur c’est très visible.
Tu peux voir de quoi à l’air le Boeing 737 MAX 9 quand la sortie d’urgence supplémentaire est installée (à gauche) et quand la sortie d’urgence n’est pas installée comme dans le cas de l’appareil impliqué dans l’incident (à droite). Le contour de la porte et la taille du hublot sont les différences visibles.
C’est pourquoi certains Boeing 737 MAX 9 ne sont même pas touchés par le problème, vu qu’ils ont une vraie porte de sortie installée, plutôt que le panneau pour la boucher.
Boeing 737 MAX 9 vs Boeing 737 MAX 8
Le problème n’affecte que les Boeing 737 MAX 9 (aussi appelés le 737-9).
La variante MAX 8 et sa version sœur le 737 MAX 200 (aussi appelée le 737-8 et le 737-8200) sont de loin les plus populaires des Boeing 737 MAX et n’ont pas le même problème.
Les Boeing 737 tout court, sans le mot MAX dans leur nom (737-700, 737-800, 737-900, etc.), sont des appareils complètement différents et ne sont pas affectés. Ce sont les 737 Original, 737 Classic et 737 Next Generation et ils sont parmi les appareils les plus utilisés et les plus fiables. Plus du tiers de tous les avions commerciaux dans le monde sont des 737.
Quelques 737-900ER pourraient avoir un enjeu avec leur porte-bouchon parce qu’ils utilisent la même. La FAA a recommandé aux transporteurs de les inspecter par excès de prudence, mais ce modèle a volé plus de 11 millions d’heures depuis plus de 16 années sans incident relié alors tu n’as probablement pas besoin d’éviter celui-là!
Appareils Boeing 737 MAX 9 dans les flottes canadiennes
À noter que de nombreux transporteurs aériens canadiens opèrent des Boeing 737 MAX — mais ce sont tous des Boeing 737 MAX 8 et ils ne sont donc pas visés par cette situation.
C’est le cas des 2 plus gros transporteurs aériens au Canada, Air Canada et WestJet, des 2 transporteurs ultra low-cost, Flair Airlines et Lynx Air et finalement Sunwing (qui va être intégré à WestJet cette année).
Appareils Boeing 737 MAX 9 dans les autres flottes
En dehors du Canada et des États-Unis, plusieurs transporteurs aériens utilisent des Boeing 737 MAX 9, alors ils pourraient encore être en service dans les airs ailleurs (quoique c’est peu probable).
Parmi les transporteurs aériens étrangers qui ont confirmé avoir cloué au sol leurs Boeing 737 MAX 9, il y a Aeroméxico, Copa Airlines, Turkish Airlines et Lion Air.
D’autres qui opèrent le 737 MAX 9, mais qui ont confirmé ne pas avoir la configuration avec une porte d’urgence condamnée sont Icelandair, Corendon Dutch Airlines, Flydubai, SCAT Airlines et Air Tanzania.
Pour voir quel type d’avion opère ton vol, le plus simple est d’aller faire une recherche de vol sur le site du transporteur aérien et de trouver l’option « Détails » ou l’équivalent. Un article plus approfondi va suivre bientôt.
Le site de réservation intermédiaire KAYAK a même ajouté un filtre pour les modèles d’avion en réponse à l’incident du Boeing 737 MAX 9, alors tu peux l’utiliser pour les recherches. Petit rappel de base: les sites comme KAYAK ne sont recommandés que pour les recherches et non PAS pour les réservations. C’est mieux de réserver directement ton vol sur le site du transporteur aérien si le prix est similaire.
Annulations de vols à cause de l’incident du Boeing 737 MAX 9
Il y a donc quelques vols annulés par les transporteurs aériens en question. Jette un œil à nos différentes astuces en cas de situation de vols perturbés. Certaines pourraient bien s’appliquer.
On en a tellement partagé ces trucs un peu partout, un de nos projets pour bien débuter 2024 avec notre nouvelle équipe doublée va être de mieux regrouper et simplifier tout notre contenu, pour pouvoir t’aider davantage.
En attendant, au moins, il faut que tu saches 2 des trucs fondamentaux, que malheureusement trop de voyageurs ne savent pas.
Premièrement, dès qu’un transporteur aérien modifie un de tes vols, tu as droit à un remboursement complet en argent, et ce, gratuitement (et non pas les terribles crédits-voyages à toujours éviter).
C’est pour ça qu’il ne faut jamais annuler un vol d’avance, même si tu sais que tu ne le prendras pas. Tu es mieux d’attendre pour voir s’il va y avoir un changement ou s’il y a ce qu’on appelle un «waiver» émis par le transporteur (comme Alaska et United ont fait pour bien des vols 737 MAX 9 même s’ils n’avaient pas été annulés encore).
Deuxièmement, payer ton vol avec une bonne carte de crédit est définitivement l’une des choses les plus importantes. Tu vas pouvoir avoir l’hôtel et les repas gratuits pendant les retards et annulations.
Dans le cas de l’incident du Boeing 737 MAX 9, c’est une situation relevant entièrement de la responsabilité du transporteur. Alors ils se doivent déjà, théoriquement, de t’offrir l’hôtel et les repas gratuitement. Mais c’est mieux de prendre un hôtel plus cher et plus beau, d’accumuler plein de points sur la réservation et de te faire rembourser facilement par l’assurance comme je l’ai fait plus d’une dizaine de fois.
C’est surtout que lors de perturbations causées par la météo, les transporteurs aériens ne te doivent rien! C’est normal, ils ne contrôlent quand même pas la météo! Celles-ci sont nombreuses en hiver, mais toute l’année aussi en fait (contrairement au mythe commun).
Alors c’est vital d’avoir l’assurance gratuite. En fait, elle est encore mieux que gratuite si tu profites des bonnes cartes de crédit. Les cartes ont de grosses primes de bienvenue qui te donnent des récompenses en plus des assurances!
Tu pourras avoir plus de détails sur les privilèges de cartes, comme les assurances et autres, prochainement. En attendant, tu peux consulter cet article d’introduction sur l’assurance retard de vol. Tu peux aussi assister à notre vidéo question-réponses en direct ce jeudi.
Enquête sur l’incident du Boeing 737 MAX 9
Le NTSB (National Transportation Safety Board) et la FAA sont chargés de l’enquête. Sur X, on peut voir que le PDG de Boeing a offert sa pleine collaboration et admis leur erreur.
De manière préliminaire, il semble que pendant l’assemblage des avions, des boulons auraient été mal vissés dans le panneau en question.
Diagram of a Boeing 737-9 mid-cabin door plug and components (Source: Boeing) pic.twitter.com/7qPF5MGAOX
— NTSB Newsroom (@NTSB_Newsroom) January 8, 2024
L’enquête ne va pas juste imposer les inspections et les réparations, mais proposera également des recommandations pour éviter que quelque chose du genre se reproduise. C’est extrêmement exhaustif comme processus et ça touche à tous les volets.
Par exemple, l’enregistreur phonique (cockpit voice recorder) de l’avion impliqué avait une capacité de 2 heures, mais le disjoncteur n’a pas été retiré pour préserver le contenu de l’incident et le contenu a donc été perdu. La présidente du NTSB a déjà invoqué que l’exigence serait probablement prolongée à 25 heures pour les nouveaux appareils.
Aussi, dans les jours précédents l’incident, l’appareil en question avait eu des indicateurs de problèmes de pressurisation qui s’étaient illuminés à 3 reprises, sans qu’il y ait d’impact ou que la cause soit trouvée. Alaska Airlines avait alors restreint cet avion de voler au-dessus de l’eau jusqu’à ce qu’une inspection plus détaillée soit faite. Le NTSB va tenter de déterminer si ces événements seraient reliés à ce qui est arrivé. Ils vont, ensuite, se demander si les mesures prises étaient suffisantes et adéquates.
Apprendre à voyager pour moins
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Photo de couverture: Fuselage du Boeing 737 MAX 9 impliqué dans l’incident (crédit photo: Wikipedia Commons)
