You are currently viewing Une preuve de test négatif obligatoire pourrait être exigée pour entrer au Québec (en plus d’un test à l’arrivée)

MISE À JOUR: le Canada va exiger une preuve de test négatif pour tous les voyageurs.

Le gouvernement du Québec a demandé au gouvernement fédéral d’imposer une exigence de preuve de test négatif et de test à l’arrivée pour les voyageurs et ça pourrait apparemment être implanté dès le début janvier (ou même avant). C’est en réponse à la vague actuelle de «travel-shaming» causée par les reportages sur quelques idiots vacanciers/touristes dans les tout-inclus qui risquent fort bien de pénaliser tous les voyageurs responsables.

Voici les détails… avec aussi des premières réflexions sur l’intense «travel-shaming», le sujet de l’heure dans les médias.

 

L’annonce du gouvernement du Québec

Hier, le ministre de la Santé du Québec a annoncé avoir fait trois demandes au gouvernement fédéral (qui est en charge des transports et des frontières):

  • imposer une preuve de test négatif pour embarquer dans un avion en direction du Québec
  • imposer un test rapide à l’arrivée à l’aéroport au Québec
  • renforcer la surveillance de la quarantaine obligatoire

Et juste pour être bien clair: alors que l’Alberta a depuis près de deux mois un programme de dépistage à l’aéroport qui permet d’éliminer complètement la quarantaine obligatoire au retour, si des tests sont mis en place au Québec, on aura ici plutôt le pire des deux mondes: l’exigence de test sans l’élimination de la quarantaine qui va avec. Pas très surprenant.

À noter qu’après plus de 18 000 participants, les données du projet pilote de dépistage en Alberta ont révélé que seulement 1,48% des voyageurs testent positif à l’arrivée et seulement 0,69% au 2ème test qui est exigé 6 ou 7 jours après l’arrivée. Un autre projet pilote différent à l’aéroport de Toronto-Pearson a testé 8 000 voyageurs à trois reprises chacun et les chiffres étaient positifs à 0,7% à l’arrivée, à 0,3% au 7ème jour et à moins de 0,1% au 14ème jour.

Ça ce sont les faits.

Cela dit, selon Québec, le gouvernement fédéral est ouvert à ces demandes et préparerait apparemment une mise en place au «début janvier». Ce n’est pas assez rapide au goût de Québec qui voudrait que ce soit plus rapide. Quand même ambitieux considérant que le gouvernement fédéral a pris plus de 6 mois pour mettre en place de quoi d’aussi simple que des vérifications de températures obligatoires dans les aéroports!

Comme on le répète depuis des mois et comme on l’a indiqué dans notre «checklist» importante pour les voyages en temps de pandémie, un des nombreux risques actuels avec les voyages est que les règles et mesures reliées aux voyages peuvent changer à tout moment. Il semble que les voyageurs québécois partis pendant le temps des fêtes pourraient le vivre, même si depuis mars rien n’avait changé ici au Canada (du moins jusqu’à la semaine dernière quand l’interdiction des vols du Royaume-Uni – la première interdiction de vols du Canada depuis le début de la pandémie – a été annoncée).

On te gardera évidemment au courant de tous les développements et des détails de l’impact sur les voyageurs dès qu’ils seront dévoilés.

 

Les 2,4 millions de voyageurs arrivés en avion depuis avril

Évidemment les gouvernements en général ne sont pas particulièrement reconnus pour leur capacité d’agir rapidement, mais c’est quand même fascinant que même si 2,4 millions de personnes sont entrées au Canada en avion depuis avril (ne parlons même pas des 5 millions à la frontière terrestre), soudainement 9 mois plus tard c’est urgent d’ajouter des exigences de tests.

Et ce n’est pas parce que la science ou les données indiquent soudainement que c’est nécessaire.

Voici une infographie intéressante:

 

Voici les 3 sources:

Et voici ce qu’a dit le ministre de la Sécurité publique fédéral, Bill Blair, la semaine dernière (traduction libre, l’emphase est la mienne):

«Les cas de COVID-19 reliés aux voyages internationaux représentent seulement 1.8% de tous les cas. Ça veut dire que 98,2% des transmissions de COVID sont le résultat de la transmission communautaire, pas des voyages internationaux.».

C’est exactement ce que disent les chiffres officiels de l’Agence de Santé publique du Canada.

Voici une autre citation du Dr. Howard Njoo, administrateur en chef adjoint de la santé publique du Canada (traduction libre, l’emphase est la mienne):

«Ce qu’on voit maintenant c’est que le plus gros problème au Canada est la transmission communautaire et pas vraiment l’importation de cas».

Certains vont certainement dire que ce chiffre est bas parce que personne voyageait, mais encore une fois, rien ne pourrait être plus loin de la vérité. En novembre, plus de 900 000 personnes sont entrées au Canada. La raison pourquoi les voyageurs ne sont pas une cause importante de transmission en ce moment ne peut pas être qu’il n’y a pas de voyageurs car il y a plusieurs voyageurs; c’est plus plausible que la raison est que les voyageurs ne sont simplement pas une cause importante de transmission. C’est cohérent avec ce que les données sur les projets pilote indiquent.

Certains vont certainement dire que plus de gens vont voyager pendant les Fêtes, et oui c’est vrai. Mais la hausse des passagers depuis le début des Fêtes n’est pas si élevée que ça. Selon l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien, ce sont 30 000 passagers par jour en moyenne lors des 10 derniers jours contre 24 000 par jour les 10 jours avant. Ça reste une baisse de 84% comparativement à l’an dernier aussi. Et ça inclut les vols intérieurs.

(Évidemment, ce n’est pas parce que les infections reliées aux voyages sont présentement basses que qui que ce soit devrait voyager de manière irresponsable… mais ça ne change rien aux données qui montrent que la plupart des voyageurs ne doivent pas être si irresponsables).

Alors non, ce ne sont pas des données quelconques qui motivent ces nouvelles mesures. En fait, selon le gouvernement lui-même, c’est plutôt la vague actuelle de «travel-shaming» qui déferle sur les médias qui est derrière cette action.

 

Le «travel-shaming» actuel

On ne voulait honnêtement même pas en parler, premièrement pour ne pas embarquer dans cette vague et deuxièmement parce que le «shaming» semble surtout dirigé vers les vacanciers/touristes de tout-inclus plus que vers les voyageurs et on ne se sent donc pas visés, comme la plupart des voyageurs qui nous lisent sûrement.

Mais il semble y avoir un nombre vraiment ahurissant de gens qui font des généralisations grossières, qui mettent tout le monde dans le même bateau et qui semblent incapables de la moindre nuance… alors on croit que c’est important de publier un article plus détaillé sur le sujet de l’heure dans les prochains jours.

En attendant, disons simplement qu’évidemment qu’il y a des gens irresponsables qui sont en voyage. Tout comme il y a des gens irresponsables qui ne sont pas en voyage (sauf que ces derniers ne représentent clairement pas seulement 1,8% des cas au pays eux, malheureusement).

Oui, ces irresponsables méritent du blâme et de la honte, qu’ils soient ici ou ailleurs. Les irresponsables qui sont ailleurs donnent certainement une mauvaise réputation à tous les voyageurs.

Mais c’est absurde d’assumer que tous les voyageurs sont un risque élevé.

 

Le volet démesuré qu’a pris ce «travel-shaming»

Bien sûr que voyager de manière irresponsable c’est mal (on le répète depuis le début en passant). Mais c’est franchement complètement décourageant qu’il n’y a absolument aucun entre-deux et que c’est soit qu’on est un covidiot qui ne croit pas à la pandémie et qui ne prend aucune précaution, soit il faut traiter ceux qui font la moindre chose différamment de soi de covidiot.

La décision de voyager ou pas est très personnelle et tout le monde a une opinion différente, c’est bien correct. Mais ce serait bien d’avoir un peu plus de gros bon sens, aux deux extrêmes.

Maintenant, avec le système de santé canadien qui est débordé, même le plus faible risque en faisant attention et en faisant la quarantaine est trop un risque élevé selon plusieurs. Car si tu augmentes ton risque en voyageant, tu augmentes aussi tes chances d’hospitalisation au retour. Dépendant de ton âge et de ta condition, ça peut être un risque très bas, mais quand même…

Je ne suis pas en voyage en ce moment, mais j’ai été deux fois en Europe depuis août et je peux dire avec certitude que c’est possible de le faire en toute sécurité. J’ai pris toutes les précautions. Et notre système de santé n’était pas débordé à ces moments; on n’était pas confinés. Et depuis mars, je ne vois presque personne, je suis convaincu que j’ai limité mes contacts plus que la vaste majorité des gens. Mais voyager, même de façon responsable et avec 14 jours de quarantaine avant et après, voudrait dire qu’automatiquement je suis plus un risque? Ça n’a pas de sens.

Tout ce point n’est même pas à propos de voyager ou pas de toute façon. Mais certaines personnes qui voyagent présentement prennent certainement moins de risques que ceux qui font le party sans distanciation (on ne défend pas ceux-là, ne t’inquiète pas!).

Et c’est carrément stupéfiant qu’autant de gens puissent trouver que ceux qui:

  • font très attention et prennent toutes les précautions
  • sont dans un pays où le taux d’infection est 10 fois plus bas qu’ici
  • respectent la règle de la quarantaine de 14 jours à la lettre au retour

… sont davantage un risque que les gens (exponentiellement plus nombreux) qui:

  • ont fait des gros rassemblements à Noël sans faire aucunement attention
  • l’ont fait ici où la transmission communautaire est très élevée
  • n’ont évidemment pas fait de quarantaine et te croiseront à l’épicerie demain

Carrément stupéfiant que tous les voyageurs sont automatiquement un grand risque. Et carrément stupéfiant qu’autant d’attention soit donnée à eux.

Ce n’est pas juste que seulement 1,8% des cas sont liés aux voyages. C’est que même dans les 10 derniers jours, c’est un grand total de 0,008% de la population canadienne qui a pris l’avion (et ça ça inclut les vols intérieurs; on va avoir les chiffres précis de l’international seulement à leur retour mais mathématiquement ça va assurément être moins que 0,008%).

En comparaison, 10% des répondants au Québec disaient qu’ils ne respecteraient pas les règles des rassemblements à Noël. C’est 1242% plus élevé. Et le 10% est sûrement sous-évalué contrairement au 0,008%, car des gens sont sûrement gênés de dire qu’ils ne respectent pas les règles (car les rassemblement sont interdits, contrairement aux voyages internationaux d’ailleurs).

Et surtout les conséquences sont infiniment pires, car personne de ce 10% ne va faire de quarantaine, alors que la vaste majorité de ceux qui reviennent de l’étranger vont la faire.

Pourtant, les voyageurs et les vacanciers vont porter tout le blâme peu importe leur niveau de précautions et où ils étaient.

 

Pourquoi le «travel-shaming» peut nuire

Le point c’est qu’on a clairement des ressources très limitées, malheureusement. Bien sûr, ce serait génial de se concentrer sur tout partout tout le temps (chaque cas est un de trop, bien sûr). Mais ce n’est pas réaliste. Les ressources sont très limitées (par exemple, après presque 300 jours et plus de 2 millions de passagers aériens internationaux arrivés en avion, il n’y a toujours pas de tests dans nos aéroports…)

Il y a un dicton populaire en mangement: si tout est une priorité, rien n’est une priorité. Prioriser de faire baisser le 98,2% de cas au lieu de baisser le 1,8% pourrait bien être la chose intelligente à faire pour avoir le plus grand impact et sauver le plus de vies.

Blâmer les voyageurs pourrait aussi faire en sorte que certaines personnes qui ne voyagent pas (la quasi-totalité des Canadiens) se déresponsabilisent, en leur faisant croire que ce sont les voyageurs le gros problème. Ils ne voyagent pas, donc ils croient qu’ils ne sont pas le problème. Alors que les données montrent que c’est très majoritairement nous, qui ne voyageons pas en ce momment, qui ont le plus gros impact, avec 98,2% des cas.

Même la très fréquente comparaison avec la situation du mois de la semaine de relâche n’est vraiment pas fameuse.

Tout comme plein d’autres énoncés qu’on voit et lit qui semblent beaucoup plus basés sur l’émotion et l’impulsivité que sur quoi que ce soit de rationnel.

Bref, on en parlera en grand détail pour ceux que ça intéresse de voir un regard un peu plus raisonné sur le sujet.

 

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Sommaire

Le Québec a demandé au gouvernement fédéral d’imposer de nouvelles exigences de tests aux voyageurs en réponse à la vague de «travel-shaming» présentement en cours.

Que penses-tu de l’exigence de tests? Dis-le-nous dans les commentaires ci-dessous.

 

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Photo de couverture: test de dépistage de la COVID-19 (crédit photo: StockSnap)

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Andrew D'Amours

Andrew est le cofondateur de Flytrippers. Il est passionné de voyages, mais aussi de l'industrie du voyage elle-même en tant qu'ancien consultant en gestion. Il partage son expérience et t'aide à économiser sur tes voyages. En tant que voyageur très économe, il adore trouver des bons deals et avoir des voyages gratuits grâce aux points de récompenses de voyage... pour l'aider à visiter chacun des pays du monde (compte actuel: 64/193 pays, 47/50 États Américains & 9/10 Provinces Canadiennes).

Cet article a 5 commentaires

  1. Shawouin

    Vous ne voulez pas que les voyageurs entrant soient testés, mais affirmez qu’il y a très peu de cas de toute façon. Alors ou est le problème? Les tests ne sont pas en pénurie et ça ne peut qu’aider à freiner la transmission.
    On peut difficilement être pour des mesures sécuritaires et être contre les tests.

    1. Andrew D'Amours

      Où ça qu’on dit que les voyageurs ne devraient pas être testés? Ça fait des mois qu’on dit que le dépistage est préférable 🙂

  2. Marc Bean

    Le travel shaming est une grosse balloune de politiciens pour détourner l’attention du fait que le Québec l’a échappé solide dans sa préparation pour la deuxième vague. Ceci dit, j’attends patiemment une accalmie dans la pandémie avant de recommencer à voyager. Quoique le nouvel incitatif de $1000 du gouvernement fédéral à l’intention des voyageurs est tentant!

    1. Andrew D'Amours

      Pourle 1000$, ça ne durera pas, ils vont fermer cette brèche assez rapidement.

  3. Marie Josée

    Merci pour l’article.
    Je suis tout à fait d’accord avec vous. Émotion rien de rationnel.
    Avons un voyage de prévu pour janvier le 17,
    Tout cela est en suspens verrons au jour le jour.

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