On adore les endroits hors des sentiers battus, alors visiter un pays non reconnu, c’est toujours très spécial. La Transnistrie est un de ceux que j’ai pu explorer et c’était apparemment comme entrer dans une capsule temporelle russe, selon ce qu’on avait entendu.
Pour le contexte de ce «pays qui n’existe pas», de son «conflit gelé» avec la Moldavie et de son historique pro-russe, lis la partie 1 de cet article.
Voici comment c’était de voyager en Transnistrie (par contre, c’est littéralement un des seuls pays en Europe que ceux qui sont plus craintifs ne devraient pas visiter ces jours-ci avec la menace russe).
La première impression de la Transnistrie
Tiraspol, c’est la capitale et la ville principale de la Transnistrie. Il y a 130 000 habitants, donc ce n’est pas énorme. Un peu plus petit que Trois-Rivières.
C’est là qu’on est restés.
Pour ce qui est de la «vibe», effectivement c’était spécial vu que le pays est presque coupé du reste du monde depuis 30 ans. Le commerce et les relations en général sont plus complexes dans une situation délicate comme quand un pays n’existe pas.
Pour ce qui est de se sentir dans les années 1990 comme plusieurs disaient, je dois dire que ça, c’était un peu décevant. J’aurais bien voulu retourner dans le temps, ce n’est pas quelque chose que tu peux faire souvent.
Mais je n’ai pas trouvé que c’était vraiment le cas. C’était dépaysant, mais pas vraiment figé dans le temps ou rien du genre.
Les édifices modernes, il n’y en avait pas vraiment, en effet. Difficile d’attirer des investissements dans un contexte politique aussi incertain, j’imagine.
C’est peut-être juste à ça que les gens faisaient référence.
Ou peut-être qu’il aurait fallu sortir de la ville.
(Mais encore là, les zones rurales de la Transnistrie auraient-elles vraiment été si différentes des zones rurales évidemment moins «modernes» que j’ai vues pendant mon roadtrip en Moldavie, juste à côté?)
Je ne suis jamais allé en Russie, et Kevin non plus (on essaie de boycotter les pays qui veulent qu’on paie juste pour entrer, c’est-à-dire les pays avec des exigences de visa), donc on ne peut pas comparer, mais je pense que Tiraspol ressemble probablement plus à une petite ville russe d’aujourd’hui (dans le présent — malheureusement pas vraiment dans le passé).
Mais juste ça, c’était vraiment dépaysant en soi. Surtout avec la (très) grande barrière de la langue.
La preuve que c’est similaire à la Russie: les épiceries avaient des étagères de vodka beaucoup plus larges que les étagères d’eau! 😉
Et il y avait quand même pas mal de vieilles Lada aussi!
La communication en Transnistrie
C’est assez rare qu’on ne peut pas communiquer en parlant anglais, peu importe où dans le monde.
Je peux te dire que la Transnistrie est un des endroits où c’était le plus difficile de parler à qui que ce soit, même encore aujourd’hui après 66 pays visités (et quelques faux pays de plus, bien sûr).
Même à notre hôtel, les employés ne parlaient que russe, ukrainien, moldave ou roumain. Vive Google Translate!
Notre carte SIM moldave à 3$ fonctionnait très bien en Transnistrie pour accéder à l’appli, malgré les frontières plus imaginaires que les autres frontières imaginaires normales. On te répète de ne jamais prendre l’arnaque de forfait d’itinérance de ton fournisseur canadien, évidemment! Une erreur si commune; on va avoir un article détaillé sur ça ce mois-ci.
Sinon, l’appli de Google Translate te permet de sauvegarder des langues en mode hors-ligne bien sûr, comme pour les cartes de Google Maps, alors tu n’as même pas besoin de données mobiles.
Mais ce n’était pas juste à l’hôtel: très très peu de gens parlaient anglais pendant notre bref séjour en Transnistrie, et avec tout écrit dans l’alphabet cyrillique, c’est encore plus intimidant, on dirait (on a maintenant chacun un téléphone Google Pixel génial qui traduit les affiches et textes en les pointant avec la caméra; on le recommande fortement pour ça et pour les superbes photos; pas celles dans cet article).
Même dans les autres pays avec des alphabets indéchiffrables, au moins habituellement il y a presque toujours une version anglaise sur les affiches.
Pas en Transnistrie.
Ça ajoute au sentiment de dépaysement, c’est certain!
La vie en Transnistrie
En gros, malgré la situation politique particulière, la vie est tout à fait normale en Transnistrie, comme c’est le cas presque partout dans le monde (comme tu le sais si tu es déjà allé dans un pays le moindrement pas trop touristique — comme tous les voyageurs devraient évidemment le faire plus souvent)!
Les gens vivent leur vie. Par exemple, ils vont au marché.
La situation politique affecte évidemment la situation économique, ce qui fait que tout est extrêmement abordable.
C’est parmi les endroits les plus pauvres en Europe. Et même si la majorité de la ville était en très bon état, ce n’est pas le cas partout (mais j’ai été à Memphis en mai, dans le pays le plus riche au monde, et je peux en dire autant de là-bas…).
Ce n’est pas si bon pour eux évidemment. Mais objectivement, c’est très avantageux du point de vue du coût pour visiter la Transnistrie pour nous en tant que voyageurs.
Cette assiette de poulet délicieuse a coûté un gros 5,13$ total.
Et ailleurs dans la ville, manger était bien moins cher; ça, c’était dans le restaurant le plus chic et moderne de la rue la plus passante (à éviter évidemment partout ailleurs… mais à Tiraspol, même la rue la plus passante n’est vraiment pas très touristique).
Le petit-déjeuner à l’hôtel était inclus, fait sur demande — mais pas en anglais par contre, évidemment.
La cuisine est très soviétique, sans surprise.
Parlant du volet restauration, une des attractions (elles sont assez peu nombreuses évidemment) de Tiraspol, c’est KVINT, une distillerie et un vignoble en plein au centre de la ville.
L’établissement date de 1897 et est reconnu pour son cognac qui a gagné des prix à l’international.
KVINT est apparemment considéré comme un trésor national, à un tel point que l’usine se trouve même sur le billet de 5 roupies! Le fait que ça appartienne à un conglomérat qui accapare une part énorme de l’économie transnistrienne et qui est dans à peu près toutes les sphères, ça doit aider.
Fait cocasse: les bouteilles ont la mention «Made in Moldova», parce qu’internationalement, ça prend le nom d’un vrai pays pour identifier l’origine d’un produit alcoolisé.
Parlant de monnaie et de faux pays, en tant que devise d’un pays non reconnu, les roupies transnistriennes sont particulières: tu peux juste en obtenir une fois rendu en Transnistrie et tu dois les échanger avant de partir s’il t’en reste.
Parce qu’il n’y a pas le moindre bureau de change qui va toucher à une monnaie qui n’existe pas, évidemment.
Je ne sais pas si c’est l’effet de l’alcool KVINT, qui était disponible partout, ou juste un stéréotype russe qui est peut-être vrai… mais les gens avaient bien du plaisir en ville.
Personne ne va méprendre Tiraspol pour Budapest, mais les Transnistriens faisaient la fête sur un party boat en plein jour! Ou peut-être que c’était des Moldaves en fait, qui sait?
Le fleuve Dniestr a une grande importance en Transnistrie, il forme la frontière du pays au complet du côté moldave.
Il passe tout près du centre de Tiraspol.
Comme c’est souvent le cas avec des villes de l’ancienne Union soviétique, on trouve des grands parcs majestueux au centre de la ville.
Les autres monuments et sites
Toute l’architecture est très soviétique, un peu comme tout ce coin du monde en fait (et comme l’Ouzbékistan et le Kirghizistan où je suis allé en mai 2021).
Comme toute bonne destination ex-soviétique, ça prend des monuments de guerre. Celui de l’image de couverture de cet article est le plus important.
C’est un lieu qui est assez joli.
C’est juste en face du parlement qui était en couverture de la 1re partie de l’article.
On reconnaît évidemment l’architecture orthodoxe un peu partout.
Ce style architectural est notamment assez commun dans les églises.
C’est toujours très joli et intéressant de voir ça pour un amateur d’architecture.
Finalement, on a aussi vu ça qui est assez particulier. Je ne pourrais vraiment pas te dire c’est quoi par contre!
Logistique de notre voyage en Transnistrie
À part la particularité de sortie du pays et l’avis de voyage gouvernemental toujours aussi alarmiste mentionnés dans la partie 1, de la monnaie non reconnue et de la barrière de la langue, le reste d’un voyage en Transnistrie est pas mal normal et simple.
La seule chose que je n’ai pas encore mentionnée est par rapport à l’hébergement.
On a séjourné au Sofia Hotel directement dans le cœur de l’action à Tiraspol.
Ça n’avait pas vraiment l’air d’un hôtel et ça ne semble plus exister non plus, une autre victime de la pandémie des réponses gouvernementales à la pandémie, peut-être.
C’était 40$ par nuit (20$ par personne), mais il y a moins cher: aussi peu que 24$ la nuit.
On recommande l’outil Trivago pour faire tes recherches, parce qu’il y a plein de filtres, mais ensuite, réserve toujours sur Hotels.com si le prix est similaire pour obtenir 10% de remise en récompenses.
On va bientôt avoir plus de contenu pour t’aider à économiser sur l’hébergement partout!
Sommaire
Même sans être un voyage dans le temps jusqu’à la Russie des années 1990, la Transnistrie est un pays non reconnu vraiment intéressant à visiter, avec plein de reliques de la vie soviétique et des prix abordables pour les voyageurs soucieux de leur budget en quête de dépaysement.
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Photo de couverture: Le Tank Monument de Tiraspol (crédit photo: Kevin Gagnon/Flytrippers)